Dossier : AK-32756





Relevé d'observation

Individu : Demange Patrick
Age : indéterminé
profession : inconnue


Ce relevé correspond à la retranscription des paroles du patient obtenues lors des différentes séances.

I> Le matin (rèf. AK-32756-I)
II> Le bar
(rèf. AK-32756-II)
III> Le centre ville
(rèf. AK-32756-III)
IV> L'hôtel de police
(rèf. AK-32756-IV)
V> La chambre
(rèf. AK-32756-V)
VI> L'école
(rèf. AK-32756-VI)
VII> Rêve de mémoire
(rèf. AK-32756-VII)
VIII> Le docteur
(rèf. AK-32756-VIII)
IX> Réalités
(rèf. AK-32756-IX)


Anamnèse V

V> La chambre (rèf. AK-32756-V)


Biiiip

… biiiip … biiiip ...

Quel est ce bruit qui rompt le silence, le calme dans lequel je me trouvais. Mes yeux sont fermés, je viens de me réveiller, je crois.

Biiiip … biiiip … biiiip ...

Ce bruit. Biiiip … biiiip … biiiip .... Je pense à un moniteur. Suis-je dans un hôpital ? Je vais bien devoir ouvrir les yeux. Mais je serai replongé dans la réalité de cette journée.

Biiiip … biiiip … biiiip ...

Encore un peu avant d'ouvrir les yeux. Je suis tranquille. A part le bruit du moniteur, je ne me sent pas agressé. Je n'ai pas froid. Ma tête ne me fait pas mal.

Biiiip … biiiip … biiiip ...

Je me souviens des représentants de l'ordre, de l'hôtel de ville et plus rien.

Encore deux minutes et j'ouvre les yeux.

Biiiip … biiiip … biiiip ...

Mariam qui es-tu ? Ma femme ? Une collègue ? Pourquoi ce nom me revient-il alors que je ne me souviens même pas m'appeler Patrick ? Ce bar où l'on m'a reconnu, j'en suis un habitué. Mais rien ne me revient à la mémoire.

Biiiip … biiiip … biiiip ...

Je vais ouvrir les yeux. Blanc, aveuglé je suis par la lumière. Je cligne des yeux. Je m'habitue. Je commence à voir la chambre. Je suis dans un hôpital ? Non je ne pense pas. C'est une chambre à un seul lit. Il n'y a pas la traditionnelle télévision pas plus de de téléphone.

Biiiip … biiiip … biiiip ...

Ce bruit ! Il m'agace. Je referme les yeux. Un flash remonte de ma mémoire. Un visage. Une femme. Des yeux verts. Des cheveux roux. Qu'elle est belle ! Mariam ? Qui es-tu ?

Biiiip … biiiip … biiiip ...

L'image s'en va. J'ouvre les yeux. Je ne suis pas aveuglé cette fois.

Je m'assois. Le bruit vient bien d'un moniteur sur la gauche du lit. La pièce est petite. Une chaise, un lit, une fenêtre et une porte. La chambre est toute blanche. Les angles sont protégés. Où suis-je ? Ca ne ressemble pas à une chambre d'hôpital.

Biiiip … biiiip … biiiip ...

Ce bruit commence à me vriller les nerfs. Mais aucun signe de mal de tête cette fois.

Je referme les yeux espérant sombrer dans le sommeil car je suis épuisé.

Biiiip … biiiip … biiiip …

Biiiip … ... … biiiip …

... … ... biiiip … ...

Je suis allongé dans un lit, sur le côté. Je sent un corps contre moi. Une femme ses genoux au creux des miens. Son ventre contre mes reins. Je sent ses seins contre mon dos, son souffle dans mon cou. Son bras autour de mon torse colle mon corps contre le sien.

  • « Viens Patrick, rejoints moi. » l'entendis-je murmurer alors qu'elle lâche son emprise et retire son bras. Nos corps s'éloignent.


Je me retourne.

BIP . BIP . BIP .

Je me réveille en sursaut. Mon cœur bât fortement dans ma poitrine.

BIP . BIP . BIP .

J'essaye de me calmer.

Biip .. biip .. biip …

Biiip … biiip … biiip …

Ce bruit. J'arrache le capteur qui se trouvait sur ma poitrine.

Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip.

J'ai gagné. Le bruit est continu. Il me vrille les tympans.

Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip.

La porte de la chambre s'ouvre violemment. Une infirmière rentre.

  • « Monsieur Demange ! Qui y'a-t-il ? » Me crie t-elle.


Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip.

Demange c'est mon nom. Je me rappelle de mes papiers. C'est le nom inscrit dessus.

Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip.


  • « Pourquoi avez-vous débranché le capteur ? » Demanda t-elle tout en éteignant le moniteur.
  • « Le bruit. » Répondis-je. Je ne supportai plus ce bruit.


Mais en parlant j'étais absorbé par mon rêve. Que m'arrive t-il ?


  • « Excusez moi, Madame. » dis-je. « Mais pouvez-vous me dire où je suis et ce qu'il m'est arrivé ? »
  • « Vous verrez le docteur tout à l'heure. Il répondra à vos questions. En attendant, allongez-vous et calmez-vous. »


En disant cela, elle pris une seringue qu'elle vida dans le goutte à goutte que je n'avais pas remarqué jusqu'à présent.

Le froids m'envahit. Ma tête se met à tourner.


  • « Que m'avez-vous fait ? » Demandais-je en chuchotant.
  • « Je viens de vous administrer un calmant pour vous protéger de vous même M. Demange. Tout va bien se passer. Calmez-vous. Le docteur viendra vous voir à votre réveil. »