Dossier : AK-32756





Relevé d'observation

Individu : Demange Patrick
Age : indéterminé
profession : inconnue


Ce relevé correspond à la retranscription des paroles du patient obtenues lors des différentes séances.

I> Le matin (rèf. AK-32756-I)
II> Le bar
(rèf. AK-32756-II)
III> Le centre ville
(rèf. AK-32756-III)
IV> L'hôtel de police
(rèf. AK-32756-IV)
V> La chambre
(rèf. AK-32756-V)
VI> L'école
(rèf. AK-32756-VI)
VII> Rêve de mémoire
(rèf. AK-32756-VII)
VIII> Le docteur
(rèf. AK-32756-VIII)
IX> Réalités
(rèf. AK-32756-IX)


Anamnèse II

II> Le bar (rèf. AK-32756-II)


Je pousse la porte du bar-brasserie. Une douce chaleur m'accueille. Les conversations des clients me rassurent. Mon mal de tête diminue.

  • « Bonjour Patrick ! » me dit l'homme qui tient le bar.

  • « Bonjour. » répondis-je automatiquement.


Je pense qu'il s'adressait à moi, car le prénom de m'interpelle pas.

  • « Un café comme d'hab ? » continue l'homme.

  • « Non, merci, je préférerais un thé citron. »

  • « Un thé ! Mais ... Bon d'accord, installe toi, je te l'apporte. »


Visiblement je suis un habitué. Mais ce bar ne me dit rien.

Je m'assois. C'est le moment de regarder mes papiers.

Je me prénomme bien Patrick et j'habite bien dans cette ville. Mes cartes de visites professionnelles disent que je travaille ici, pour une société. Je ne la connais pas, je ne sais même pas quelle est son activité. Mon poste est élevé. Mon mal de tête revient. Je range ces papiers. Je referme les yeux. Le mal de tête se calme.


J'écoute les conversations. Je me calme. Le mal de tête disparaît. J'ouvre les yeux. Ça va.

  • « Ton thé. » me dit l'homme du bar en m'apportant une tasse fumante.

  • « Merci, j'aimerais une tartine aussi. »

  • « Ça vient. Mais tu n'as pas l'air dans ton assiette aujourd'hui ? »

  • « Disons que l'éveil a été difficile. Quelle heure est-il ? Ma montre ne marche plus. »

  • « Tu n'as toujours rien fait ? Voilà plusieurs jours qu'elle est arrêtée sur minuit ! Il est presque 9h30. Je t'apporte ta tartine. »


Accoudés au zinc, des clients discutent de tout et de rien. En les écoutant, j'apprends que le centre ville est interdit aux voitures aujourd'hui. Pourquoi pas !

Il y a ceux qui sont favorables car la ville redevient humaine et calme. D'autres expliquent qu'une telle chose n'est pas favorable aux commerces.


L'homme du bar revient avec une grosse tartine :

  • « Tiens Patrick, bon appétit. » me dit-il. « Tu ne travailles pas aujourd'hui ? »

  • « Non. »

  • « La ville sans voiture hein ? Il ne doit y avoir personne au bureau je parie. Avec les transports en communs d'ici, il n'est pas envisageable de se déplacer sans voiture. »

  • « J'imagine, mais marcher un peu fait du bien de temps en temps. »


Un client au comptoir se manifeste :

  • « Chef, tu peux remettre ça. Je paye la tournée. Salut Patrick, comment vas-tu ? Pas au boulot ce matin ? Ça m'étonne que tu te prennes une journée ! »

  • « Moi aussi, je suis surpris d'être là. » répondis-je en toute sincérité.


Tout le monde me connaît ici sauf moi. Je ne dois pas m'attarder, ils vont se rendre compte de quelque chose.


L'homme du bar s'adressa à la cantonade :

  • « Les gars ça va être les infos à la radio, on écoute ? Ils vont bien faire un sujet sur cette journée sans voiture. »



Les discussions s'arrêtèrent lorsque la radio émit ses premiers sons. Je n'y avais pas pensé, les informations vont être une sources de renseignements.

Nous sommes en mai. Mais le titre principal du journal n'est pas la journée sans voiture. Un nouveau pendu a été trouvé dans les locaux d'une société. La personne ayant prévenu les autorités est introuvable. Ce nom de société me dit quelque chose. Je ressors mes cartes professionnelles. C'est ma société !

L'homme du bar et les clients sont totalement absorbés par les informations. Je laisse un billet sur la table et je m'éclipse. Je ne désire pas être assailli par des questions pour lesquelles je n'ai aucune réponse.